Finances, retraites… François Bayrou va jouer gros avec son discours de politique générale... |
François Bayrou prononcera sa déclaration de politique générale ce mardi 14 janvier à 15 h. Le « match de sa vie », disent certains commentateurs, alors que le nouveau Premier ministre est très attendu sur le budget et les retraites.
Une heure quinze d’allocution, en moyenne. François Bayrou ne devrait pas déroger à la tradition et faire plus court que ses cinq prédécesseurs depuis 2017. Ce mardi 14 janvier 2025, à 15 h, depuis la tribune du Palais-Bourbon, le Premier ministre prononcera sa déclaration de politique générale face aux députés, donnant ainsi le cap qu’il entend suivre. Un horizon probablement à courte vue, tant le siège sur lequel il est assis reste éjectable, un peu plus d’un mois après la censure ayant visé Michel Barnier.
Les annonces ne sont pas toujours suivies d’effets
Son discours, l’agrégé de lettres classiques a commencé à le rédiger dès son arrivée à Matignon, indique son entourage. Il le peaufinera jusqu’au dernier instant, au terme d’ultimes rencontres et arbitrages avec le chef de l’État, le patron du Parti socialiste ou encore les présidents du Sénat et de l’Assemblée. Ce texte devrait davantage exprimer une pensée qu’énumérer un catalogue de mesures. S’il s’est plongé dans les déclarations de celle et ceux qui ont occupé le 57, rue de Varenne avant lui depuis huit ans, il sait que les annonces ne sont pas toujours suivies d’effets.
D’Edouard Philippe à Michel Barnier, tous avaient ainsi promis d’améliorer la situation des comptes publics, de ramener le déficit sous la barre des 3 % du Produit intérieur brut dès 2027, une question « de souveraineté nationale », juraient-ils… mais un objectif jamais atteint. D’Edouard Philippe à Michel Barnier, tous s’étaient engagés à s’attaquer aux déserts médicaux et à la crise hospitalière… en vain. D’Edouard Philippe à Michel Barnier, tous avaient juré s’occuper rapidement des problèmes de l’agriculture, du logement, des prisons surpeuplées… sans trop de résultats.
Céder ou pas à la gauche ?
François Bayrou ne pourra, cependant, pas faire l’économie de propos sur les finances publiques, alors que le pays et la Sécurité sociale n’ont toujours pas de budget et que la dette est abyssale. Il est forcément attendu aussi sur l’avenir de l’école, lui l’ancien enseignant qui a beaucoup insisté sur l’importance de l’égalité des chances lors de sa prise de fonction le 13 décembre. Et puis, aucune impasse sur les retraites ne lui sera pardonnée, alors que la gauche fait pression pour une suspension de la réforme « Borne » de 2023.
Sur ce dossier, le Premier ministre sait qu’il devra choisir… entre deux mauvaises solutions. S’il ne cède pas aux socialistes, écologistes et communistes, il s’exposera automatiquement à , au moins, deux motions de censure, sur son discours de politique générale et son budget. S’il répond favorablement aux souhaits de la gauche, il risque de se mettre à dos une partie de son camp et de la droite LR, et d’enfoncer le pays dans des difficultés financières encore plus importantes… Un dilemme à hauts risques.
Source : Maville.com